Violences gynécologiques : « la meilleure contraception c’est de fermer les cuisses »

29 juin 2018 à 8h41 par Maud Tambellini

C'est un rapport choc que remet ce vendredi 29 juillet le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Pour la première fois, il reconnaît des violences gynécologiques et obstétricales dans le suivi des patientes, autant physiquement que moralement.

SWIGG
Crédit : Wikipedia

« La meilleure contraception c’est de fermer les cuisses ». Cette phrase ; une patiente l’a entendu lors d’une consultation gynécologique. Pendant neuf mois le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes a compilé témoignages et études sur les violences gynécologiques et obstétricales. Il en ressort un rapport rendu ce vendredi au gouvernement. Des pistes de travail ont été développées pour améliorer la situation.

Premier constat, en tout cas, entre gestes brusques et mots blessants, certains gynécologues doivent apprendre à parler à leur patiente. Dans le rapport certains témoignages sont édifiants. Comme celui de Pauline qui demande un test VIH à un praticien. Ce dernier lui répond alors «  pourquoi ? Vous avez plusieurs partenaires ? ». Ou encore une autre patiente en surpoids qui se voit refuser la pilule et conseiller de faire un régime…

Les violences gynécologiques les plus parlantes sont toutefois obstétricales. Selon une enquête périnatale de 2016, 20% des femmes en France ont eu une épisiotomie au moment de l’accouchement. Au delà de l’acte, ce qui est dénoncé, c’est le manque d’information. Puisque 1 femme sur 2 déclare n’avoir pas compris pourquoi elles avaient eu une épisiotomie.

Le rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes avance une vingtaine de recommandations comme le fait d’informer d’avantage les patientes justement. Mieux les guider dans les actes pratiqués. Un effort sur la formation doit aussi être fait.