Universités d’Ile-de-France : les actions de blocage s’intensifient

4 avril 2018 à 10h46 par Bertrand Loppin

Le mouvement de protestation contre la loi réformant l'accès à l'université semble se propager aux universités franciliennes. Paris I, Paris IV et Paris VIII sont bloquées. Au total, une dizaine d'universités sur toute la France sont touchées par le mouvement.

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Crédit : Swigg Rédaction - Maud Tambellini

La grogne serait elle en train de monter dans les universités ? En tous cas, depuis hier, un tournant a été franchi en Ile de France. Trois facs sont désormais bloquées. Au centre du mécontentement la loi Vldal. Cette loi reforme les conditions d’accès à l’université. Elle instaure la nouvelle plate-forme Parcoursup. Les syndicats d'étudiants et d'enseignants y voient une forme de sélection déguisée.

Le coup d’envoi des hostilités a été donné par les étudiants de l’université de Paris I Panthéon Sorbonne. Depuis le 26 mars, le centre Pierre Mendès France situé à Tolbiac dans le 13eme arrondissement de Paris est bloqué. Hier, une assemblée générale s’est prononcée pour la poursuite du blocage. C’est même un blocage illimité jusqu’au retrait de la loi qui a été adopté. Un peu plus tard, les étudiants de Paris I ont rejoint la manifestation parisienne de cheminots qui s’est déroulée entre la Gare de l’Est le la Gare Saint-Lazare. Une nouvelle AG est programmée lundi prochain pour faire le point sur la situation.

Une autre fac parisienne s’est jointe au mouvement : la fac de Paris IV la Sorbonne. Ce sont les étudiants du site de Clignancourt qui se sont prononcés pour un blocage des cours pour trois jours. C’est la première fois que le site de Clignancourt s’investit dans une action de blocage. Cette mobilisation ne manque pas de surprendre. Traditionnellement, les étudiant de Paris IV sont peut coutumiers de ce type d’action. Faut il y voir un signe ?

Ça bouge également en banlieue. Hier, les étudiants de Paris VIII ont rejoint ceux de Paris I et Paris IV. Pour la première fois, le site de Saint Denis a été complètement bloqué. Les deux autres sites de Paris VIII, à Montreuil et Tremblay-en-France, ne sont pas impactés. A noter, il se murmure également que les étudiants de Paris X Nanterre pourraient prendre part à la mobilisation dans un avenir proche.

Outre la région parisienne, le mouvement touche d’autres facs un peu partout en France, une bonne dizaine sur 70. A Toulouse, entre autres, des sites de l'université Jean-Jaurès sont bloqués depuis plusieurs semaines. Le campus de la Victoire, dans le centre de Bordeaux, est bloqué depuis mi-mars. Même chose pour La faculté de lettres de Nancy et l'université Paul-Valéry de Montpellier, où le blocage a été reconduit en AG pour une durée illimitée. La faculté de sciences de Nice et la faculté de lettres de Limoges sont également complètement paralysées depuis mardi matin.

Pour le moment, le calme règne dans les lycées. Mais de nouvelles actions sont prévues pour les jours à venir par la Coordination nationale des étudiants en lutte. Le 12 avril, une journée de mobilisation de la jeunesse avec blocages de lycées est annoncée. Le 14 avril une manifestation nationale est prévue à Montpellier. Enfin, le 19 avril, une journée de mobilisation nationale unitaire devrait se dérouler.