Le coût de la vie étudiante augmente !

21 août 2017 à 18h16 par Bertrand Loppin

L'Unef vient de publier son enquête annuelle sur le coût de la vie étudiante. Il est en augmentation de 2,09%. En cause, l'explosion des loyers et la hausse des transports en commun notamment en Ile-de-France.

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La rentrée universitaire s’annonce agitée. Entre la réflexion sur les critères d’entrée en en première année de licence, l’instauration d’une sélection en master 2, la baisse des APL… les sujets de mécontentement ne manquent pas. Et ce n’est pas les conclusions de l’enquête annuelle de l’UNEF sur le coût de la vie étudiante qui vont contribuer à détendre la situation. C’est un fait : étudier coute de plus en plus cher. Les dépenses devraient ainsi présenter une hausse de 2,09 % pour l’année universitaire 2017-2018, soit près de trois fois plus que l’inflation prévue par l’Insee (+ 0,7 %). A titre de comparaison, l’an dernier, à la rentrée 2016, cette hausse s’élevait à 1,23%.

Principale conclusion du rapport 2017 : La hausse des loyers et l’augmentation du prix des transports exposent les étudiants à toujours plus de précarité. Onze villes cumulent à la fois augmentation des loyers et augmentation des abonnements de transports. Il s’agit, de Clermont-Ferrand, Evry, Rouen, Strasbourg, Paris, Mulhouse, Nîmes, Nancy, Rennes, Angers et Lyon.

L’UNEF estime que le logement représente 53 % du budget des étudiants. Or, le prix des loyers continue d’augmenter dans 37 villes universitaires françaises. La hausse atteint, en moyenne, 2,12 % en région parisienne et 1,53 % en régions. Côte transports, sa part est en augmentation de 1,52 %. Quatre villes de province appliquent des tarifs supérieurs à 300€ par an, soit un prix proche de la région parisienne. Il s’agit de Lyon, Dijon, Rennes et Tours. En Ile-de-France, Imagine R, l’abonnement réservé aux étudiants, passe de 333,90€ à 342€ par an dès le mois prochain, soit 2,5% d’augmentation.

Mais ce rapport annuel n’annonce pas que des mauvaises nouvelles. Si le prix du logement et des transports augmente, dans certaines métropoles, ce n’est pas le cas des frais d’inscription à l’université et du ticket de resto U. En moyenne, le coût de ces dépenses reste stable. Mais, ces gels ne permettent pas d’endiguer l’augmentation du coût de la vie pour cette rentrée.

Cette hausse a des conséquences très concrètes. Près d’un étudiant sur deux doit travailler parallèlement à ses études (46% des étudiants exercent une activité rémunérée au cours de l’année universitaire selon l’Observatoire de la vie étudiante). Or, l’activité salariée constitue la première source d’échec à l’université. Elle peut être facteur de stress, de déprime et de malnutrition. Pour l’UNEF, elle est également à l’origine d’une inégalité entre étudiants : les étudiants salariés ne peuvent pas accéder aux filières avec de forts volumes horaires, comme les BTS, les IUT et les classes préparatoires. 

Face à cette situation, l’UNEF préconise une refonte totale de ce système d’aides et demande la mise en place de plusieurs mesures. Le syndicat souhaite une revalorisation des bourses de 20%, leur versement pendant les deux mois d’été et une multiplication des aides d’urgence à destination des étudiants les plus en difficulté. En matière de logement l’UNEF préconise le lancement d’un nouveau plan de construction via les Crous, l’exonération de la taxe d’habitation pour les étudiants et la généralisation de l’encadrement des loyers dans les villes universitaires. Enfin, le syndicat dénonce la baisse des aides personnalisées au logement de 5€ par mois, une baisse qui sera effective dès le 1er octobre. 800.000 étudiants seraient bénéficiaires de ces aides pour un montant moyen de 225€.

À noter, pour cette rentrée, de nouvelles aides pour les étudiants et les jeunes diplômés sont mises en place : une aide de 1000€ pour les étudiants en master qui changent d'académie et l'aide pour la recherche du premier emploi pour tous les jeunes diplômés.