La coordination nationale étudiante appelle à la mobilisation dans un contexte tendu

9 avril 2018 à 7h58 par Bertrand Loppin

Ce week-end, la coordination nationale étudiante s'est réunie à la fac de Paris 10 Nanterre alors que des violences se sont déroulées sur le site de l'université Paris 1 à Tolbiac.

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Crédit : Flickr

Le week-end a été mouvementé dans certaines facs d’Ile de France. La coordination nationale étudiante avait choisi l’université de Paris 10 Nanterre pour organiser les débats sur la suite du mouvement de contestation de la loi réformant l’accès à l’université. Problème : la présidence de Paris 10 ne l’entendait pas ainsi. Elle a refusé l’accès à un amphi aux 150 étudiants délégués représentants 35 universités. Qu’à cela ne tienne, la CNE est passée outre et s’est installée d’office dans un amphi de la fac de droit.

Ainsi, la coordination nationale étudiante a appelé à une nouvelle mobilisation le mardi 10 avril dans les facultés pour protester contre les nouvelles modalités d’accès à l’université. Objectif : « ancrer durablement la grève sur un maximum de campus ». La coordination appelle également les étudiants à manifester le 14 avril « en lien avec la grève des cheminots » et à se « joindre à la journée nationale de grève du 19 avril ».

L’occupation des lieux a duré jusqu’à dimanche matin une fois la CNE terminée. La nouvelle a été accueillie avec soulagement du côté de la présidence de l’université. Elle craignait des débordements et plus particulièrement l’intrusion d’éléments extérieurs susceptibles de causer des violences et des dégradations de matériels.

Et des débordements, il y e an eu, mais pas à Paris 10. Ils se sont produits sur le site de l’université Paris 1 à Tolbiac. Vendredi aux alentour de 23 H 00 un groupuscule d’une vingtaine d’individus casqués et armés de battes de base ball a tenté de s’introduire dans le centre Pierre Mendès France. Ces derniers avaient visiblement la volonté d’en découdre avec les 300 étudiants occupants le site. Stoppés par les grilles entourant les lieux, ils ont alors lancé des fumigènes et des bâtons enflammés. Les forces de l’ordre arrivées très rapidement sur place ont interpellé six personnes. Elles seront déférées ce lundi devant le parquet de Paris après 48 heures de garde à vue.

La présidence de Paris 1 a condamné ces violences et ne cache pas son inquiétude. Le président Georges Haddad craint une dérapage à tout instant. Il avait d’ailleurs pris dès vendredi dernier la décision de fermer jusqu’à nouvel ordre le centre René Cassin qui abrite les étudiants en droit en premier cycle. La décision a été prise suite à une AG sui s’est déroulée en pleine rue devant les locaux.