L’échec du paquet neutre : le paquet à 10 euros arrive !

16 août 2017 à 13h00 par Bertrand Loppin

Le paquet neutre devait permettre de lutter contre le tabagisme. Mais depuis les sept premiers mois de l'année, la consommation de tabac nÈa jamais été aussi importante. La menace du paquet à 10 euros plane de nouveau.

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Souvenez-vous ! Il est apparu chez les buralistes le 1er janvier dernier. Le paquet neutre faisait son entrée sur les étals des bureaux de tabac. C’était l’une des mesures fortes de loi de Santé, portée par Marisol Touraine. L’idée était simple. Elle consistait à imposer aux fabricants de cigarettes l’obligation de commercialiser leurs cigarettes sous une forme de paquets tous identiques, dépourvus de logo, avec en prime une série de photos chocs censées provoquer le dégout chez les fumeurs. Apparemment, c’est raté…

Selon des chiffres fournis par l’administration des douanes, entre le 1er janvier et le 31 juillet 2017, le nombre de cigarettes vendues en France a augmenté de 9,2%. Cela représente un peu plus de 350 millions de cigarettes consommées en plus par rapport à la même période en 2016… La hausse s'est tout particulièrement accélérée à partir de mars et s'est confirmée en mai et en juin, mois au cours duquel la barre des 4 milliards de cigarettes vendues a été franchie.

Bien évidemment, ces chiffres sont plus que décevants pour les défenseurs de la lutte anti tabac. Et du coup, l’arme du choc fiscal pourrait bien être utilisée. L’idée de fixer le prix du paquet à 10 euros est de nouveau d’actualité. Cette mesure pourrait être appliquée sous un délai de trois ans. Ainsi, le prix du paquet de tabac passerait de 7 à 10 euros d’ici à 2020. Le seuil des 10 euros a en effet été retenu. Il est censé constituer le seuil de tolérance à partir duquel le consommateur de cigarettes ne serait plus prêt à payer pour sa consommation. La menace de la sanction financière semble d’ailleurs en vogue contre les fumeurs. Le gouvernement envisage également le recours à une amende pour sanctionner, l’usage et la consommation de cannabis.

Le premier ministre Edouard Philippe a déjà commencé à préparer le terrain, il y a quelques semaines, il a déjà annoncé sa volonté de passer le prix du paquet de cigarette à dix Euros lors de son discours de politique générale devant l’assemblée nationale. Fin juillet, les buralistes étaient passés à l’action pour protester contre ce projet du gouvernement. Ils avaient neutralisé des radars automatiques un peu partout en France, notamment à Toulouse, mais aussi en Picardie et dans le Béarn. Les buralistes reconnaissent que ce type de produit est dangereux pour la santé. Néanmoins, ils regrettent un manque de prévention à destination des jeunes ». Ils dénoncent le fait que tous les gouvernements successifs n’ont lutté contre ce fléau qu’en augmentant les prix. Ils réclament aussi un véritable « plan de lutte contre les marchés parallèles, comme les ventes frontalières ou sur Internet.

Pendant ce temps-là, aux États-Uni, les autorités sanitaires envisagent une solution différente. La Food and Drug a annoncé vouloir diminuer le taux de nicotine dans les cigarettes à des niveaux qui ne rendent pas dépendants. Aux États-Unis 90% des fumeurs ont commencé avant 18 ans, et chaque jour, près de 2.500 jeunes s’initient au tabac. Baisser les taux de nicotine pourrait éviter de rendre dépendantes les générations futures et permettre aux fumeurs accros d’arrêter la cigarette. Problème : ce n’est pas l’avis de l’OMS. Cette dernière estime qu’il n’y a aucun bénéfice sanitaire à attendre des cigarettes «légères»…