Des amendes contre le harcèlement de rue ?

6 juin 2017 à 12h47 par Maud Tambellini

C'est un vrai problème de société. A la limite entre séduction et injures, la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre hommes et femmes veut mieux former les policiers au problème du harcèlement de rue. Quitte à instaurer des amendes pour les harceleurs.

SWIGG

Un phénomène banalisé ?

Peu de chiffres existent sur le harcèlement de rue ; le phénomène "se situant dans une zone grise, entre, d'un côté, ce qui peut être de la séduction, et de l'autre, une agression sexuelle" admet Marlène Schiappa, la nouvelle secrétaire d’Etat à l’égalité hommes-femmes.

Néanmoins selon un sondage mené en 2013, plus de 58% des femmes ont déjà été victime d’harcèlement verbal dans la rue et plus de 34% d’harcèlement physique et verbal. Une BD intitulée Silencieuse(s) vient justement de sortir pour dénoncer une banalisation du phénomène et des femmes qui réfléchissent à deux fois désormais avant de porter une jupe.

Mieux former la police au problème

Mais c’est une récente polémique qui a décidé Marlène Schiappa à se saisir du problème. En l’occurrence la pétition lancée par des habitantes du quartier parisien La Chapelle-Pajol dénonçant des injures quotidiennes quand elles passent dans la rue.

Pour la nouvelle secrétaire d’Etat à l'égalité hommes-femmes ; "insulter une femme dans la rue parce qu'elle ne vous répond pas, ce qui est encore trop fréquent, devrait pouvoir être verbalisé immédiatement". C’est l’un des axes de son plan contre le harcèlement de rue ; permettre à la nouvelle police de proximité de délivrer des amendes aux harceleurs sur le fait. On ne connaît pas encore le possible montant mais Marlène Schiappa veut aussi réfléchir à une meilleure formation des policiers. Pour elle, "plus généralement, il y a dans notre société un problème d'accueil de la parole des femmes lorsqu'elles évoquent les viols et agressions".

En prime la secrétaire d’Etat à l’égalité entre hommes et femmes veut renforcer la pédagogie auprès des plus jeunes en appliquant les trois journées dédiées à ces questions au collège et lycée. Jusqu’à présent, elles n’ont pas encore été mises en place dans les établissements scolaires.

Maud Tambellini