Coronavirus : ils coupent l’eau et l’électricité pour faire partir leur locataire infirmière

3 avril 2020 à 13h20 par A.L.

Mélina, une infirmière de réanimation de Montpellier, a été contrainte de partir de chez elle après que ses propriétaires aient coupé l'eau, le chauffage et la télévision, ne supportant pas qu'une partie de la famille de leur locataire vienne la rejoindre pendant le confinement.

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Photo d'illustration
Crédit : Pixabay

"Vous pouvez mourir mais pas chez nous". Ce sont par ces mots remplis de malveillance qu'un couple de 75 et 80 ans a décidé de faire partir leur locataire infirmière de la maison qu'elle leur louait près de Montpellier. Pour ce faire, ces derniers ont ainsi coupé l’eau, le chauffage et même la télé à la famille de la soignante qui était venue la rejoindre dans l'habitation pour le confinement. En effet, les proches de cette infirmière nommée Mélina et qui prend en charge les soins des personnes infectées par le coronavirus à l'hôpital Lapeyronie de Montpellier dans l'Hérault, ont dû déménager ce lundi 30 mars, car les propriétaires du logement craignaient qu’ils ne soient contaminés par le Covid-19, comme le rapporte la Gazette de Montpellier.

"Pour nous, ce sont des étrangers, on n'en veut pas chez nous"

Avant de faire venir sa famille dans le logement, Mélina avait pourtant prévenu les propriétaires de sa maison de ces changements temporaires liés au confinement imposé. Mais au bout de deux jours, ces derniers sont montés au créneau : "pour nous, ce sont des étrangers, on n'en veut pas chez nous", ont-il notamment déclaré. "J'ai décidé de confiner ma mère, ma fille, ma petite fille et mon compagnon dans la maison de Montarnaud. Comme ça, ma mère était à l’abri, ma fille et mon compagnon pouvaient s’occuper d’elle", a expliqué l'infirmière au journal régional. "Je me suis retrouvée à devoir quitter mon logement parce que mes propriétaires n'étaient pas d'accord que ma mère et ma fille viennent y vivre pour le confinement . Après, c'est parti en insultes. Ils disaient qu'on ramenait le virus", a-t-elle confié. "Ils m’ont dit : on s’en fout que vous attrapiez le virus et que vous mourriez avec. Du moment que vous mourrez pas chez nous", a-t-elle ajouté.

Si la jeune femme a depuis relogé ses enfants dans le studio de sa fille à Montpellier et rapatrié sa mère dans la maison de retraite où elle habitait avant son confinement, les propriétaires du logement ont toutefois déclaré qu’ils souhaitaient lui demander de régler la facture de la désinfection de l'appartement. Contactée par la Gazette de Montpellier, la propriétaire de la maison a même déclaré que "ces gens n'avaient pas à venir chez nous. Le bail était pour deux personnes mais là c'était une invasion ! Et il y avait cette grand-mère qui était dans un établissement pour personnes âgées. On sait bien que ce sont des endroits à risque ces établissements ! Nous ne voulions pas de ça chez nous". Une enquête a été ouverte par le procureur de la République de Montpellier après le témoignage et la plainte de Mélina auprès des gendarmes de Castelnau-le-Lez.