Violences sexuelles : statistiquement elles sont en hausse, mais qu’en est-il réellement ?

6 décembre 2018 à 9h50 par Maud Tambellini

Le nombre de personnes s'estimant victime de violences sexuelles a fortement augmenté en 2017 en France. Mais ces statistiques pourraient d'avantage être dues à une libération de la parole.

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Crédit : Air Force Medical Service

L’étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales associé à l’INSEE vient de sortir. Il en ressort que les violences sexuelles sont statistiquement en hausse en France. En 2016, 173 000 personnes ont estimé avoir subi des violences hors ménage c’est-à-dire non commises par leur(e) conjoint(e). En 2017, le chiffre est monté à 265 000.

Concernant les viols, on estime qu’il y a eu 53 000 victimes en 2016 contre 93 000 en 2017. Mais en réalité, y-a-t-il eu une hausse considérable d’agressions physiques à caractère sexuel en France ? Selon l’étude, il faut prendre en compte un contexte plus large de libération de la parole.

On fait ici référence à l’affaire Weinstein et les mouvements Me Too et #BalancetonPorc. Les femmes, parce que malheureusement elles restent les premières victimes, déposeraient d’avantage une plainte en commissariat qu'auparavant. De même que largement en société, tout ce qui relève du harcèlement sexuel est de moins en moins bien accepté. Les gens resteraient moins passifs lorsqu'ils sont témoins de telles scènes.

Un exemple ; cet été, une étudiante avait été frappée en plein Paris pour avoir osé répondre à un homme qui l'avait dragué lourdement. Ça c’était passé devant un café. Le gérant de l’établissement avait de suite sorti la vidéo de surveillance pour la lui donner et lui apporter une preuve.