Réforme de l’accès à l’université : la contestation s’étend à Paris 10

10 avril 2018 à 8h16 par Bertrand Loppin

Les CRS sont intervenus lundi 9 avril à deux reprises sur le campus de Paris 10 Nanterre. A la demande du président de la faculté, ils ont délogés des étudiants opposés à la réforme de l'accès à lÈuniversité. Ce dernier a également ordonné la fermeture partielle du campus.

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Crédit : Wikimedia Commons

La contestation de la loi Vidal se propage dans les facs d’Ile de France. Après Paris 1, Paris 4 et Paris 8, c’est au tour de Paris 10 de connaitre des perturbations sur le camus de Nanterre. Lundi matin, aux alentours de 7 H 00, une trentaine d’étudiants ont pénétré par effraction dans le bâtiment E après avoir brisé une vitre. Objectif de l’opération : occuper un ampli afin de pouvoir tenir une assemblée générale.

Face à la situation le président de Paris 10 a très rapidement ordonné la fermeture partielle du campus. Seuls les personnels administratifs et les professeurs étaient habilités à accéder au site. Les partiels prévus ce lundi ont été annulés, ainsi que le conseil d’administration de la fac. Dans le même temps, Jean-François Balaudé a également demandé l’intervention des forces de police afin de procéder à l’évacuation des étudiants occupant le bâtiment E.

A l’arrivée des CRS, en fin de matinée, une cinquantaine d’étudiants sont montés sur le toit. En début d’après-midi, les CRS se sont repliés des abords du bâtiment. Une assemblée générale a pu alors se tenir. Mais elle a été interrompue vers 15 H 00. Les CRS sont de nouveau intervenus et cette fois-ci de manière beaucoup plus musclée. Ils ont investi le hall du bâtiment E et procédé sans ménagement à l’évacuation des lieux. Dans la foulée, ils ont procédé à plusieurs interpellations. Au total 7 personnes ont été arrêtées.

En fin de journée, une délégation de personnels et d’étudiants a été reçue par le président de l’université, Jean-François Balaudé, souhaitant renouer le dialogue avec ses étudiants et son personnel. Il semblerait que le dialogue n’ait pas été au rendez-vous. A sa sortie, la délégation a appelé l’ensemble du personnel à se mettre en grève. Chez les étudiants, une nouvelle assemblée générale réunissant étudiants et personnels est fixée pour ce mardi matin. Les débats risquent d’être enflammés. Cette intrusion policière sur le campus n’a pas vraiment été du goût, ni du personnel, ni des étudiants. Nombreux sont ceux qui qualifient cette réaction de totalement disproportionnée.