L'entrée à la fac par tirage au sort !

17 mai 2017 à 15h51 par Maud Tambellini

Une petite révolution pour les futurs étudiants! On en a peu entendu parlé, mais entre les deux-tours de l'élection présidentielle, l'ancien gouvernement a acté le décret rendant légal l'utilisation du tirage au sort à l'entrée en fac pour certaines filières.

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Le problème des filières dites « en tension »

Le principe même de l’université était de permettre d’offrir à tous l’accès à des études supérieures une fois le bac en poche. Ce qui a bien marché pour les cinquante dernières années avec désormais plus de deux millions d’étudiants dans l’hexagone.

Mais le problème c’est que certaines filières sont désormais saturées. C’est le cas en premier lieu de la filière STAPS, mais aussi de la psychologie et du droit. Autrement dit, il y a davantage de candidats que de places disponibles dans les universités.

Comment s’opère le tirage au sort ?

Concrètement lorsque vous passez votre bac, vous émettez trois choix de filières pour la suite sur le site APB. Dans celles dites «  en tension », le site donne d’abord la priorité aux candidats qui ont passé leur diplôme dans l’académie. Puis s’ils sont toujours trop nombreux, le tri se fait selon la position de la filière dans les voeux émis. Et enfin si le nombre est toujours supérieur aux places disponibles, entre en jeu le tirage au sort.

Pour les associations étudiantes la pratique est totalement injuste puisqu’elle ne prend pas en compte les compétences des candidats. En tout cas une pratique qui n’est pas nouvelle ; l’an dernier, 3500 jeunes ont été concernés, principalement en STAPS. Et pour l’année étudiante à venir, la première année de médecine également «  en tension » en Île-de-France  ne devrait pas être concernée par la mesure.

C’est comment ailleurs ?

Si en France l’université est globalement accessible à tous, sauf exception comme on vient de le voir, ce n’est pas le cas partout. L’Espagne, elle pratique le concours d’entrée, avec dans les filières prisées comme médecine, la nécessité d’avoir des notes élevées. En Suède, l’accès à l’université se fait par un test national d’aptitude aux études supérieures. Son obtention permet d’accéder à l’université pendant les cinq années qui suivent.

Enfin en Grande-Bretagne ou encore aux Etats-Unis, les facs sont libres de choisir les étudiants sur examen de leur dossier scolaire et étude d’une lettre de motivation. Les campus universitaires américains qui font face par ailleurs à un autre problème très grave, le stealthing.

Maud Tambellini