Étudiants des filières santé, vous allez devoir faire votre service sanitaire !

27 février 2018 à 13h05 par Bertrand Loppin

Dès la rentrée de septembre 2018, les étudiants futurs médecins, pharmaciens, sages femmes ou infirmiers devront effectuer un service sanitaire dans le cadre de leur formation. Ils devront assurer différentes missions de préventions.

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Crédit : Pixabay

Après le nouveau service national, voici le service sanitaire. Il s’agit également d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron mise en place à partir de la prochaine rentrée universitaire. Ce service sanitaire concernera les étudiants qui suivent une formation dans les filières santé. Dés cette année, 47 000 étudiants seront concernés à travers toute la France.

Le dispositif vient d’être détaillé par la ministre de la santé Agnès Buzyn et la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal. Les étudiants devront assurer des missions de prévention dans les établissements scolaires et universitaires, les entreprises, les maisons de retraite ou encore les prisons. Des thèmes prioritaires mais non exclusifs d'intervention ont été retenus : animer des ateliers pour apprendre aux enfants les bienfaits d'une bonne alimentation et de l'activité physique, prévenir les addictions (alcool, tabac, cannabis…) chez les ados ou encore parler sexualité et contraception dans les universités...

Ces missions de prévention seront obligatoires. Elles devront être réalisées pour donner lieu à la délivrance du diplôme de la formation suivie. Elles se dérouleront sur une durée de trois mois, en une fois ou étalées en plusieurs séquences et sans toutefois rallonger la durée des études. Ce service se ferait en deuxième année pour les infirmiers, en quatrième année pour l’odontologie, en cinquième année pour les pharmaciens, et en troisième année pour les médecins. Les étudiants ne seront pas rémunérés. Si les missions de prévention ont lieu loin du domicile de l’étudiant, les frais de transports seront pris en charge.

Dés le mois de mars, des expérimentations seront lancées dans différentes villes de France : Anger, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque. Ensuite, à partir de septembre 2018, ce service sanitaire sera intégré dans les cursus des étudiants en médecine, maïeutique, pharmacie, soins dentaires et infirmiers, et kinésithérapie, soit 47.000 personnes par an. Enfin, il sera généralisé à partir de 2019 à toutes les formations en santé, soit un effectif de 50 000 étudiants par an.

Ce service sanitaire assuré par des étudiant dans les filières de santé est une première en Europe. Il devra favoriser la collaboration entre professionnels tout en luttant contre les inégalités territoriales d'accès aux soins. Il s’intègre également dans une politique de développement de la prévention pour lutter contre certains comportements à risque. Il a reçu un accueil plutôt positif chez les syndicats étudiants qui entendent toutefois rester vigilant sur le calendrier de sa mise en place et sur les moyens qui lui seront alloués.