# balancetonporc: quand les femmes dénoncent leur harcèlement sexuel !

17 octobre 2017 à 10h40 par Bertrand Loppin

Après le scandale Weinstein, des milliers de femmes ont répondu à une initiative lancée sur les réseaux sociaux avec le hashtag "#balancetonporc". Les témoignages sont édifiants. La parole se libère.

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Crédit : pixabay.com

La semaine dernière, le voile a été levé sur les frasques du producteur américain Harvey Weinstein. Au total, une trentaine de femmes accusent ce producteur de harcèlements et d’agressions sexuelles. La révélation des agissements de ce triste personnage a provoqué une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux. Ainsi, en quelques jours, #balancetonporc a envahi Twitter. #balancetonporc dénonce le harcèlement et les agressions sexuelles que subissent les femmes. En deux jours, il a été repris par 60 000 Tweets.

Derrière cette initiative, il y a une journaliste, Elle s’appelle Sandra Muller. Sandra Muller a lancé son hastag vendredi soir. Il a été repris par l’actrice et réalisatrice italienne Asia Argento. Cette dernière est l’une des premières qui a révélé à la presse américaine avoir été victime d’Harvey Weistein. Asia Argento a tout d’abord relayé ce hastag en français. Puis, elle a de nouveau relayé ce hastag en anglais lui donnant ainsi une dimension internationale. De son côté, Sandra Muller a témoigné de sa propre expérience. Elle a ainsi cité le nom d’un ex patron de chaine de télé qui lui a dit un jour à Cannes en plein festival télé : « Tu as de gros seins. Tu es mon type de femmes. Je vais te faire jouir toute la nuit ».

Sandra Muller a souhaité mettre les choses au point. A travers cette démarche, pas question pour elle d’appeler à la délation mais plutôt à la dénonciation. Pas question non plus de déclarer une guerre des sexes. Elle souligne qu’elle a reçu le soutien de beaucoup d’hommes. Mais, au-delà de son seul témoignage, ce qui impressionne, ce sont les nombreux témoignages d’autres femmes victimes qui racontent les commentaires sexistes qu’elle ont du encaisser, voir même pire, les comportements odieux et les actes déplacés qu’elles ont eu à subir.

Utiliser les réseaux sociaux pour faire avancer les choses semble être une démarche de plus en plus utilisée actuellement sur ce thème du harcèlement. Il y a une dizaine de jours, une étudiante néerlandaise avait pris des selfies avec des hommes qui l’avaient harcelée dans la rue pendant un mois. Elle les avait publiés sur Instagram pour dénoncer leur comportement. Sandra Muller espère que son initiative ne sera pas un coup d’éclat sans suite. Elle souhaite que les paroles des victimes, femmes mais également hommes soient mieux écoutées. Elle aimerait également que la France légifère sur le harcèlement. A ce sujet, le gouvernement entend présenter l’an prochain au Parlement un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Marlene Shiappa, la secrétaire d’état à l’égalité entre les femmes et les hommes vient d’en faire l’annonce. Une mission de réflexion a été mise en place.