Accès aux études supérieures : tout change !

22 novembre 2017 à 11h00 par Bertrand Loppin

Le nom de la future plateforme de procédure d'admission post-bac a été dévoilé. Elle s'appellera Parcoursup. Au delà du nom, c'est toute la procédure d'inscription dans l'enseignement supérieur qui va évoluer.

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Crédit : pixabay

Le nom de la future plateforme d'admission post-bac a été dévoilé par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Il a été choisi à l'issue d’une consultation via internet qui a rassemblé près de 20.000 votants. « Parcoursup » a rassemblé 42,8% des voix, devant « Mes études post-bac » qui a recueilli 23% des suffrages. Dans le même temps, le projet de loi de réforme de l’entrée dans les études supérieures qui met en place cette plateforme sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du 12 décembre, pour une adoption, en février ou mars. Toutes les règles du jeu pour l’inscription dans l’enseignement supérieur seront bouleversées dans les prochains mois. On vous explique comment cela devrait fonctionner. Accrochez-vous, c’est complexe.

"Parcoursup" ouvrira le 15 janvier. Comme sur APB, vous y trouverez une cartographie de l’offre de formation avec des fiches précisant, pour chaque établissement, le contenu des enseignements, les dates des journées portes ouvertes et parfois un contact pour échanger. Le nombre de places disponibles sera affiché, ainsi que le nombre de candidatures reçues l’année précédente. Première nouveauté, pour chaque filière, vous aurez également des informations sur ce qu’on attend de vous. Ces "attendus" fixés au niveau national, préciseront les connaissances et les aptitudes nécessaires pour suivre la formation.

Entre le 22 janvier et le 15 mars, Vous pourrez formuler 10 vœux d’orientation au lieu de 24. Grand changement : vous n’aurez pas à classer vos vœux par ordre de préférence. Ces vœux pourront être formulés hors de l’académie où se situe votre lieu de résidence. De plus certaines formations – y compris universitaires – pourront vous demander, les bulletins scolaires de première et de terminale et les notes anticipées du baccalauréat, mais aussi une lettre de motivation, la présentation d’un projet personnel ou associatif, la mise en valeur d’un projet professionnel ou encore de suivre certains MOOC. Pour toutes les formations demandées votre dossier sera examiné et notamment la fiche sur laquelle votre chef d’établissement, après consultation du conseil de classe, aura émis un avis sur chacun de vos vœux. Cet avis sera consultatif.

Les réponses des formations seront mises en ligne en mai, avec des mises à jour jusqu’en septembre, au fur et à mesure des places libérées par les autres candidats. Une interruption aura lieu pendant la période des épreuves du baccalauréat. Le type de réponse que vous recevrez dépendra des filières choisies : filières sélectives, filières non sélectives avec places vacantes ou filières non sélectives en surtension.

Les formations sélectives (CPGE, BTS, DUT, écoles… ) pourront toujours refuser un candidat. Les trois réponses possibles à votre dossier seront : "oui", "non" ou "en attente". Les filières non sélectives avec places vacantes (licence universitaire), ne pourront pas refuser votre inscription. L'université pourra vous répondre "oui" ou "oui, si". Dans ce dernier cas, l’acceptation de votre candidature est conditionnée au fait que vous acceptiez de suivre un parcours spécifique. Il pourra s’agir de stages avant la rentrée, en parallèle de la formation classique ou d’un premier semestre universitaire dédié à l'orientation et à la remise à niveau. Si vous n’avez aucune proposition d’admission, une Commission d’accès au supérieur mise en place dans chaque région académique devra vous proposer une formation proche de vos vœux.

Pour les filières non sélectives où il y aura plus de demandes que de places, la compétition sera féroce. Une certitude : fini le tirage au sort pour départager tout le monde. Les trois réponses que vous pourrez recevoir seront : "en attente", "oui" ou "oui si". Mais là, les universités pourront clairement établir leurs conditions. Les établissements choisiront les étudiants, sur la base de leurs motivations, de leurs aptitudes et de leur dossier. Les autres candidats se verront proposer une remise à niveau ou un parcours proche plus adapté à leur profil.  

Enfin, pour ceux qui n'auront pas obtenu de réponses positives, une procédure complémentaire se déroulera dès les résultats du bac et jusqu'en septembre. Le projet de loi du gouvernement s'engage à trouver une place à tous les candidats. Si le jeu de la roulette russe vécu par tous les recalés d’APB est terminé, le parcours du combattant risque bien d’être de rigueur pour les futurs usagers de Parcoursup. Que la force soit avec vous…